L'information implicite dans le prix des options haute fréquence
La plupart des prix des actifs présentent des mouvements volatils et inattendus. Certaines de ces fluctuations sont dues à des corrections soudaines – des sauts –, tandis que d'autres sont associées à des augmentations de la volatilité diffusive et transitoire. Il est cependant difficile de séparer la partie diffusive de la volatilité de sa composante de saut, car il n'y a pas de mesure directe de la volatilité – elle est latente. Cette étude examine ces deux composantes à l'aide de différents ensembles de données.
Historiquement, l'estimation de ces quantités reposait sur des retours quotidiens (basse fréquence) – en utilisant une observation par jour. De nos jours, cependant, des rendements sur des pas de temps plus petits – intrajournaliers – sont disponibles. Depuis plus d'une décennie, les chercheurs et chercheuses dans le domaine de la finance et de l'économétrie utilisent des rendements d'actifs dits à haute fréquence pour mesurer plus précisément le risque financier et comprendre cette décomposition.
En plus de ces rendements d'actifs à basse et à haute fréquence, toute une gamme d'options est négociée chaque jour. Ces options peuvent être considérées comme des contrats d'assurance sur l'actif lui-même : une prime doit être payée à l'achat pour avoir le droit d'exercer l'option à l'échéance. Ces primes dépendent du risque associé à l'assurance intégrée. Inclure le prix des différentes options dans notre échantillon nous aide donc à identifier le comportement des variables non observables : la volatilité et les sauts. En effet, de nombreuses études le font déjà en utilisant les prix des options en fin de journée. Cependant, très peu d'études ont utilisé des variations intrajournalières dans les options, car cela augmente considérablement la taille de l'échantillon et amplifie sensiblement les problèmes de calcul impliqués dans l'estimation des paramètres du modèle.
Cette étude utilise les observations classiques (rendements, variations intrajournalières et prix des options en fin de journée) et ajoute les variations intrajournalières des prix des options. Nous montrons que l'information contenue dans le prix des options à haute fréquence nous permet de mieux comprendre la répartition mentionnée ci-dessus. Par ailleurs, les facteurs inobservables du modèle (volatilité et sauts) sont mesurés plus précisément. Par conséquent, l'omission des informations intrajournalières de l'option pourrait conduire à des décisions d'investissement sous-optimales.
(par Diego Amaya, Jean-François Bégin et Geneviève Gauthier)